
"La Symphonie "Bleu"
Une symphonie ouvrière
L’orchestre s’invite dans l’univers des machines, et celui des hommes et femmes qui les animent. Une réflexion sur le temps, la répétition et la fragile frontière entre la musique et notre environnement sonore quotidien.Musicien de jazz proche de la merveilleuse notion d’ Oeuvrier » de Bernard Lubat, je ne résiste pas à la tentation de relier le blues au bleu de travail !Car la porosité du monde de la musique et celui du travail est réelle. En témoignent des vocables devenus communs à mesure que le travail s’est industrialisé : production, machines, séquences... Le dernier quart du Xxème siècle a généré ce que l’on appelle désormais sans sourciller les “industries musicales” et les styles indus, techno, électro...Mais qu’il s’agisse de cadences musicales ou de cadences infernales, derrière les modes de production de masse automatisés où la machine remplace peu à peu le travail humain, le caractère unique de l’oeuvre de la main - et donc de l’esprit - demeure.Ma symphonie ouvrière invite donc à réfléchir à cette relation particulière : Günther Anders, travailleur à la chaîne en Amérique dans les années 1940, considérait que si la musique a un rapport avec le travail industriel, c'est qu'elle « participe de la vaste entreprise de colonisation des corps et des esprits initiée par le monde de la technique ».Mais la musique au travail n’est pas l'apanage des sociétés industrialisées : souvenons-nous des chants de travail, qui ont de tous temps, non seulement agrémenté mais aussi coordonné le labeur, souvent répétitif, des hommes et des femmes.Le rythme est donc le fil conducteur de cette histoire d’amour entre l’humain et la machine-outil. Il révèle la musicalité qui se dégage de métiers comme l’horlogerie, la métallurgie, et tant d’autres. Avec cette Symphonie Bleu, j’ai voulu m’en amuser (ne dit-on pas « jouer » de la musique ?...), mais aussi rendre hommage à la noblesse du travail ouvrier.
Création mondiale le 10 septembre 2021
ORCHESTRE VICTOR HUGO DE FRANCHE COMTE Jean-François Verdier : Direction Guillaume SAINT-JAMES : Saxophones
Emmanuel BEX : Orgue Hammond
Christophe LAVERGNE : Batterie
Reprise les 17 et 18 janvier 2025
ORCHESTRE NATIONAL DE BRETAGNE Aurélien Azan Zielinski : Direction








